dimanche 29 décembre 2013

TROUVER LE BON PSY

Dans le dédale des thérapeutes de tout crin et de tout poil, il est difficile de se repérer pour trouver le "bon psy". Quel est cet oiseau rare ? C'est celui qui allie compétence, empathie, présence, exemplarité; qui sait construire avec le patient un système thérapeutique complémentaire, actif et confiant; qui parvient enfin à permettre la potentialisation des ressources personnelles pour accroître les capacités du patient à dépasser ses limitations.

1 / Les qualités essentielles


- Les compétences.


Un bon Psy, c'est d'abord quelqu'un de bien formé. Il doit connaître la psychopathologie pour ne pas vous faire courir de risques et maîtriser une ou plusieurs techniques avancées de psychothérapie. Celles-ci auront été acquises longuement pendant plusieurs années auprès de patients et dans des instituts spécialisés validés par la profession.

- L'empathie.


Un bon Psy, c'est quelqu'un capable de ressentir vos émotions et sentiments sans pour autant en souffrir autant que vous. Cette qualité essentielle lui permet de sortir du "tout langage" et du "tout cognitif" pour s'aventurer avec vous sur le terrain de votre souffrance. La souffrance est avant tout une émotion, la douleur un ressenti.

- La présence.


Un bon Psy, c'est une personne dont toute l'énergie en séance est centrée sur le patient. Il observe et utilise les ressources de ce dernier pour l'aider au mieux. Il doit donc être totalement disponible : sans autres contraintes, consacrer assez de temps (fuyez les thérapies dont les séances durent 20 minutes ! c'est le temps minimum pour vous installer et faire état de vos essais et erreurs depuis la dernière séance). Pour moi, et je me réfère aux écrits de Milton.H.Erickson concernant la durée des séances, il faut prévoir de 50 à 90 minutes pour mener une séance de thérapie tranquille et riche comprenant une investigation des essais pour accomplir les tâches de thérapie brève prescrite la fois précédente, apprendre des techniques nouvelles, explorer des points précis, pratiquer l'hypnose ou la méditation assise ou en mouvement, etc...Bien entendu, il peut exister de très fructueuses séances de 15 minutes mais elles demeurent exceptionnelles.
Un patient qui souffre a besoin que le thérapeute ratifie cette douleur, il nécessite d'être rassuré et sécurisé. Cela demande du temps et de la disponibilité. Il est également nécessaire de parler avec le patient, d'échanger, de converser, de partager ces émotions, ses sensations, ses pensées pour que patient et le thérapeute arpentent le même territoire.

- La crédibilité.


Un bon Psy, ça va plutôt bien. Il connait ses propres failles et sait appliquer à lui-même ce qu'il prône pour les patients qu'il rencontre. 

2 / Le système thérapeutique


Une thérapie, c'est comme s'embarquer ensemble sur un voilier et entreprendre une traversée lointaine. Le patient ne connait rien à la navigation. 
Un équipage se constitue ainsi à deux. Le patient amène son voilier, le thérapeute son expérience de la  manoeuvre et son aptitude à se repérer. Ensemble, ils partagent des espaces intimes de promiscuité, traversent des tempêtes, subissent des grains. Petit-à-petit, le patient apprend à utiliser au mieux ses ressources et son énergie, il reste sur le pont, il barre son bateau, il mène sa barque. Le thérapeute se familiarise avec un navire inconnu, s'adapte. Ensemble, ils forment un système, c'est-à-dire un peu plus que seulement deux personnes juxtaposées. Ils gardent un cap, une thérapie consiste à atteindre un mieux-être pour le patient. Pas question de parler pendant 10 ans sans qu'il se manifeste d'amélioration ! cela reviendrait à faire des ronds dans l'eau avec le voilier !

- La complémentarité.


Il est nécessaire de se relayer pour ne pas qu'un seul épuise toute son énergie. Quand le thérapeute sait distinguer les phares dans le brouillard, c'est le patient qui connaît la profondeur du chenal, l'emplacement des récifs et des bancs de sable.

- La confiance.


On ne s'embarque pas à la légère pour le "Cap de bonne espérance".  On ne fait pas de bonne thérapie avec un Psy en qui on n'a pas confiance. On ne fait d'ailleurs pas de bonne thérapie non plus avec un patient dont on se méfie. Les 2 ou 3 premières séances servent souvent en grande partie à construire le "joining" nécessaire à la traversée. Il ne s'agit pas que l'équipage saute par dessus bord à la première grosse vague !

- S'activer quand nécessaire, patienter quand il le faut.


Il est souvent indispensable de dépenser une quantité importante d'énergie pour avancer. Tirer des bords, hisser des voiles, rester attentifs, etc...
Mais parfois, il faut savoir être patient, le bateau n'avance plus faute de vent ou bien il est malmené par les flots déchaînés et il convient d'attendre sagement que les conditions redeviennent favorables.
Quand le cap est passé, la traversée effectuée, l'équipage peut se congratuler et se séparer.

3 / Le meilleur Psy, c'est le patient !


Ce sont ses ressources propres que le patient va apprendre à utiliser. Le thérapeute est un guide, un initiateur, un formateur, un catalyseur.

C'est bien le patient qui expérimente entre les séances les changements recherchés. Il est actif.

Il n'existe pas de meilleure thérapie que celle du bon moment. On peut arrêter de fumer, sortir de la crise de couple, dépasser le traumatisme, en finir avec la dépression lorsque l'on consulte au moment où la souffrance devient si intolérable que l'on est prés à n'importe quel changement pour s'en sortir.



samedi 28 décembre 2013

ALERTE AUX THERAPEUTES CHARLATANS, 3 moyens de vous protéger !

Il n'y a qu'à consulter les sites internet divers et variés pour constater le nombre toujours constant de "thérapeutes", "coachs"et autres "praticiens" qui s'auto-proclament thérapeutes du jour au lendemain.

N'importe qui peut s'installer

Sachez que n'importe qui aujourd'hui peut poser une plaque et s'installer en tant que "thérapeute", "psychopraticien", "hypnothérapeute", "praticien en hypnose", "coach", etc...
Avec la montée du chômage et la précarité des séniors, un nombre croissant de personnes sans formation ou insuffisamment formés créent un cabinet.

La psychothérapie s'acquiert par un lent apprentissage clinique qui se fait à la fois par des formations longues (6 années en université ou en institut) et par un travail de nombreuses années auprès de patients.
Des Lois existent et protègent les Titres et Formations. Ce n'est pas un hasard. Elles sont là pour vous protéger également. Ne mettez pas votre santé mentale entre les mains de personnes sans expérience ni formation !

Vous courez de grands risques

Ne croyez pas qu'une thérapie consiste simplement à parler et que n'importe qui doué de la parole peut s'improviser psychothérapeute. 

Une mauvaise pratique de la thérapie peut vous faire courir des risques :
  • vous centrer sur une narration de vos problèmes si vous avez certaines structures de personnalité risque de vous faire décompenser.
  • vous amener à ressasser vos difficultés séance après séance sans objectifs de changements et stratégies alimente vos ruminations anxieuses et dépressives et aggrave votre état. Un apprenti sorcier peut vous emmener de cette façon directement au suicide.
  • vous faire pratiquer l'hypnose, l'auto-hypnose, la méditation, la sophrologie si vous avez certaines dispositions de personnalité ou troubles peut augmenter votre dissociation et vous emmener droit aux urgences psychiatriques de l'hôpital.
  • une pratique approximative de l'hypnose ou de la méditation risque d'entraîner une dissociation d'une partie de votre corps. 

Prenez bien conscience qu'une thérapie mal faite peut vous faire beaucoup de mal ! 

 

3 moyens de vous protéger

1 / Le Titre de Psychologue comprenant les mentions de Psychologie Clinique et Pathologique vous assure que votre thérapeute est détenteur d'un Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées ou d'un Master (3ème cycle des Universités) sélectif, obtenu par validation de compétences théoriques et cliniques approfondies. 
Votre thérapeute a-t-il ce Diplôme qui valide sa bonne connaissance de la psychopathologie et vous protège des risques énoncés ci-dessus ? Le Diplôme est-il affiché et bien visible dans son cabinet ?
Etre Psychologue, c'est aussi obéir au Code de Déontologie des Psychologues.

2 / Le Décret portant Titre et usage du Titre de Psychothérapeute. Seuls les Psychologues Cliniciens et les Psychiatres sont autorisés à être Psychothérapeutes sans avoir à effectuer de stage long et formation complémentaires. Voir le le décret. L'Agence Régionale de Santé donne un numéro d'enregistrement à la fois aux Psychologues en Titre et aux Psychothérapeutes. Ce numéro se nomme ADELI. Demandez à votre thérapeute son numéro ADELI de psychothérapeute et vous serez ainsi garanti.
Renseignez-vous pour savoir la formation de base de votre "thérapeute" : ce n'est pas la même chose d'avoir fait des études pour être psychologue clinicien, infirmière, médecin généraliste, éducateur, assistante sociale, chargé de ressources humaines, commercial...

3 / Les attestations et certificats de formation complémentaire longue. Les cursus en hypnose, en thérapie cognitivo-comportementale, en méditation en pleine conscience, en thérapie familiale, en gestalt, en sexologie, etc...s'étalent sur de nombreuses années et sont dispensés dans quelques instituts réputés. 
Qui ont été ou sont les formateurs de votre thérapeute ? Dans quel Institut a-t-il été formé et ceci pour chacune des spécialités qu'il prétend maîtriser ? Les certifications sont-elles disponibles ou affichées?
Votre thérapeute se maintient-il toujours en formation (pour connaître les dernières avancées de la science dans son domaine) et en supervision (pour éviter qu'il projette sur vous ses propres problématiques non conscientes) ?


jeudi 19 décembre 2013

Un pas de plus vers la sagesse

Méditation en pleine conscience
AKINCANO MARC WEBER
Me voilà revenu d'une semaine de retraite en Suisse avec Akincano Marc Weber. Psychothérapeute qui a été moine bouddhiste en Asie pendant 20 ans, il est aujourd'hui enseignant international et présente la façon d'intégrer la psychologie bouddhiste dans notre médecine occidentale.
Semaine organisée par l'ADM, elle était exclusivement réservée aux instructeurs MBSR et MBCT.


Pas facile

Lever à 6 heures, début de la méditation à 6h30, pas de dialogue verbal, éviter de croiser les regards, négocier un espace dans une chambre à deux sans se parler ni se regarder, se coucher à 21 heures, 9 heures de méditation assise, en mouvement, debout, marchée dans la journée, 5 heures d'enseignement, pas de téléphone, pas de mails, pas d'ordinateur, pas de télévision, pas de lecture ni de loisirs habituels, pas de contacts avec nos conjoints et familles...
Bien sur, rien est obligé, nous choisissons de faire l'expérience d'être seul avec nous-même. Cela ne peut plus arriver dans la vie quotidienne, nous avons des sollicitations de notre attention permanentes.

Extraordinaire

Akincano est une personne radieuse, ensoleillant les journées par sa présence au monde.

Espace ici et maintenant
Passés les deux premiers jours très déstabilisants et obligeant à une adaptation multiple très dispendieuse en énergie, la suite de la retraite est merveilleuse.
Les méditations deviennent plus variées, profondes, riches en rencontres internes. Nous réalisons combien elles peuvent donner lieu à une dépendance et qu'il convient de les moduler.
Se rencontrer soi-même, intimement, sans avidité, sans défenses, sans évitement, sans recul. Accueillir tout ce qui se présente, tout ce qui surgit.
Nous sommes 40 thérapeutes en méditation et sans se parler, nos présences sont encore plus fortes. Comme en séminaire d'hypnose quantique, je ressens les ondes de leurs corps et de leurs émotions, leurs molécules, leurs atomes venir contacter et se mêler à mes propres composants. Après-tout, je respire l'air qu'ils exhalent et eux-aussi !
Et considérer l'enseignement, la Mindfulness des racines telle que pratiquée depuis 2500 ans. SATI, les 4 chaines, VEDANA, les défis de la Mindfulness, les manifestations de la perte de Mindfulness, DUKKHA, les BRAHMA VIHARA, etc...

Formateur

L'environnement méditatif
90 pages de notes exclusivement construites pour l'amélioration de mes programmes et thérapies centrées sur la méditation en pleine conscience assise et en mouvement. Mon cerveau créatif s'est déployé pendant cette semaine, au gré de longues pauses et de promenades dans les forêts environnantes.
Sans objectif ni but préétabli, sans souci de combler un ennui qui n'existait pas, la créativité s'est invitée et je l'ai accueillie les bras grands ouverts.
Je reviens ainsi avec un programme court de TaiJiQiGong créatif plus puissant pour les patients. J'ai construit un projet de MBSR pour les couples que j'espère développer en 2014.
Et plus que jamais, je constate la puissance de la pratique quotidienne. Tous les matins, le programme court de TJQGC (1/2h) et la Mindfulness assise (3/4h).

Je constate depuis mon retour que le programme court de QiGong Créatif  est très apprécié des patients et peut être réalisé seul. C'est une méditation en mouvement qui a les vertus de la Mindfulness. En cette fin d'année, je compte finaliser le programme en film qui ne sera donné en thérapie qu'aux seuls patients l'ayant expérimenté.